J’ai lu cette phrase il y a quelques jours. C’est une phrase très lourde et qui porte à fléchir. Vous rappelez-vous de ce que vous vouliez être quand vous étiez petits ? J’ai longtemps voulu être un architecte. Plus tard, c’était un physicien ou un astronome. Finalement, j’ai fait un bac en génie civil et j’avais même commencé une maîtrise avant de délaisser complètement la profession.

Mais quand je remonte en arrière, je me rends compte que je pensais beaucoup plus à ce que je voulais avoir qu’à ce que je voulais être plus tard. Je voulais avoir une femme, des enfants, une maison, une voiture, etc. C’est triste quand on y pense… on définit notre avenir par ce qu’on veut avoir. C’est peut-être à cause de tous les contes de fées qu’on nous raconte. Le prince charmant qui séduit sa princesse, l’amène dans son château et « ils vécurent heureux », blablabla. Tout un modèle.

À ma dernière année de cégep, j’ai fait une demande d’admission en génie électrique au lieu d’en physique car je me disais qu’avoir une maîtrise pour être sur le chômage, ce n’était pas le plan de match idéal vers la maison, le mariage et tout. Encore une fois, je ne pensais pas à ce que je voulais être plus tard mais plutôt à ce que je voulais avoir. En plus, ingénieur, c’était un titre qui paraissait bien à l’époque. J’ai quand même aimé mon bac, surtout après avoir changé pour le génie civil pendant ma troisième année. Par contre, il n’y avait aucune passion pour la profession.

J’ai lu autre chose récemment qui m’a fait réfléchir, surtout comme père de trois enfants. Ma fille vient de commencer le secondaire et elle s’inquiète un peu car elle ne sait pas ce qu’elle veut faire plus tard. Je la trouve bien jeune pour penser à ça. Ce que j’ai lu ? Au lieu de demander aux enfants ce qu’ils veulent faire plus tard, pourquoi ne pas leur demander quels problèmes ils aimeraient régler plus tard ?

Pour un enfant, un ado ou même un jeune adulte, ce n’est pas évident de choisir un métier ou une profession. Premièrement, il y en a des tas qu’on ne sait même pas qui existent. Comme les cours d’orientation ont été coupés, c’est encore plus difficile de connaître des professions différentes de celles exercées par les membres de la famille et les amis. Je pense que si on amenait nos enfants à réfléchir aux problèmes qu’ils souhaiteraient régler et aux choses qu’ils aimeraient changer, ce serait plus facile pour eux de faire des choix pour le futur. Ce serait aussi plus facile pour nous de les aider.

Dans mon cas, le déclic s’est fait lorsque j’étais entraîneur au volley-ball, au début de la vingtaine. J’étais frustré de ne rien pouvoir faire quand j’avais un athlète blessé. J’avais trouvé le problème que je voulais régler. Je suis donc retourné aux études pour faire une technique en réadaptation physique et j’ai travaillé pendant 7 ans en clinique privée de physiothérapie à Sherbrooke. Pendant ce temps, j’ai étudié l’ostéopathie que je pratique maintenant depuis 2004. J’ai fini par trouver ce que je voulais être.

Ce que je voulais avoir a pris un autre sens aussi. Je voulais avoir une femme et des enfants ? La réalité, c’est que je suis un mari et un père. La différence peut paraître subtile mais elle est tellement importante. Être au lieu de Avoir. Être père au lieu d’avoir des enfants. La différence est énorme.

Est-ce que je suis ce que je voulais être quand j’étais jeune ? Aucune idée… mais je travaille à être ce que je veux être maintenant.

 

 

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