Cette nuit là, il a fait froid. Très froid. Malgré les combines, les gants et le buff sur la tête, j’ai gelé. À mon « réveil », il faisait 3 degrés Celsius. Le lever du soleil était splendide et il n’y avait aucun nuage à l’horizon. Ça s’annonçait bien pour la randonnée vers Ice Lake. J’avais averti les enfants que ce serait difficile mais que je ne voulais pas entendre chialer car c’était la rando la plus importante pour Edith et moi. J’avais prévu monter jusqu’à Ice Lake et ensuite, faire une petite course jusqu’à Island Lake en laissant les enfants se reposer sur le bord du lac.

Le départ du sentier était à 9800 pieds d’altitude et très rapidement, nous avons passé la ligne des arbres. Contrairement aux paysages rocailleux de l’est du pays, nous étions dans des vallées verdoyantes parcourues de petites rivières. Ça monte continuellement mais la pente n’est pas très élevée et le sentier n’est pas du tout technique. C’est un beau sentier de poussière rouge. Arrivés à une rivière, nous avons tenté de traverser sans nous mouiller les pieds et ça ne s’est pas fait sans heurt. C’était mon erreur de vouloir faire traverser Raphaël à un endroit trop élevé, lui qui a le vertige. Heureusement, l’humeur de tout le monde s’est rapidement replacé dans la montée suivante.

Cette montée était longue et difficile mais la vue était de plus en plus belle. C’était à couper le souffle, littéralement, car nous passions les 12000 pieds d’altitude. Nous avons alors débouché sur un champs de fleurs sauvages de toutes les couleurs et en plein milieu, au creux de montagnes rouges, il y avait un lac qui semblait photoshoppé en temps réel : Ice Lake. Je peux vous le décrire et vous montrer des photos mais rien ne peut représenter la réalité irréelle qui se présentait devant nous.

Dernière ascension avant Ice Lake

Ice Lake, du sentier menant vers Island Lake

Nous avons dîné dans ce décor paradisiaque et à ma surprise, tout le monde voulait continuer jusqu’à Island Lake qui était 500m plus loin. Encore une fois, la vue était exceptionnelle en montant mais le sentier était beaucoup moins large et plus dangereux. C’était difficile en montant mais effrayant en descendant. Ça en valait vraiment la peine. Nous avions le plus beau point de vue sur la vallée que nous venions de parcourir. Island Lake est superbe. On pouvait voir, au loin, le sentier emprunté par les coureurs de la Hardrock 100. Quand la course se fait dans le sens horaire, c’est le premier endroit où ils dépassent les 13000 pieds.

Vue sur la vallée glaciaire en montant vers Island Lake

Edith et moi à Island Lake

La descente vers Ice Lake fut longue et périlleuse mais le reste s’est très bien déroulé. J’ai évidemment parlé avec plein de monde le long du sentier. Raphaël était avec moi et ça lui a fait une très bonne pratique pour son anglais intensif qui s’en vient. Il m’a surpris en étant capable de bien suivre les conversations et en y participant aussi. Sarah est déjà bilingue fonctionnelle mais Raphaël le sera très rapidement.

Étienne avait besoin d’un peu plus de supervision car la fatigue se faisait sentir. Il s’accrochait les pieds souvent mais il ne s’est pas plaint une seule fois. Nous avons parcouru 16km, avec 3000 pieds de D+, entre 9800 et 12800 pieds d’altitude. Toute une randonnée, surtout pout un enfant de 6 ans. Nous n’avions aucun remord à nous goinfrer au Saloon de Silverton ce soir là. :)

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