... mais j'aimerais tellement ça des fois! Ne vous en faites pas, je ne cours pas pour gagner. Ça ferait longtemps que j'aurais abandonné. Plus jeune, j'ai plutôt fait des sports d'équipe. Donc, je suis conditionnée à vouloir gagner. En plus, j'aime quand même ça. Je n'ai jamais excellé en sport mais je me débrouille. J'ai joué avec de bonnes joueuses alors j'ai connu des championnats provinciaux et canadien de l'est (au secondaire, c'est hot ça).
J'ai commencé la course pour être plus en forme, puis j'ai aimé ça et j'ai aimé le fait de pouvoir se donner des défis. Maintenant mes raisons sont plus difficiles à expliquer, comme si c'était presque spirituel comme démarche. J'ai beau voir mon progrès, apprécier l'entrainement, il y a toujours ce petit démon en moi: Espérer ne jamais finir dernière... Je sais, c'est ridicule. Le mieux que j'ai pu faire en course est un milieu de peloton. Sinon, je suis dans les derniers, attendue par une belle gang d'enfants qui se préparent à faire leur 1km. Mais jamais dernière. C'est une fierté assez poche...
Mais aujourd'hui, ça m'est arrivé. J'ai fait ma première course en sentier. Un 10km. Rien de moins. On s'entend, nous étions peu alors j'avais vraiment plus de chances d'arriver dernière qu'à une course ou certains marchent presque tout le long. Je savais que j'allais avoir de la difficulté. Si mon moniteur de fréquence cardiaque avait pu parler, il m'aurait dit que la montée, c'est pas ma force. Monter une montagne à la course...
Dès le départ j'ai bien vu que je ne pouvais espérer suivre quelqu'un de près. Au lieu de m'amuser, j'ai pris ça négativement en me chicanant d'avoir pensé que je pouvais au moins suivre les coureurs. J'étais fatiguée, enrhumée. J'aurais pu me dire que c'était bien normal d'en arracher. Mais non, le négatif a pris le dessus pour quelques kilomètres. Jusqu'à ce que mon attention dévie sur un chien et que je me trompe de chemin (j'ai toujours dit que j'étais trop Ti-Guy-la-Lune pour courir en sentier, en voici la preuve). Alors là, j'avais déjà pas mal de retard. J'ai décidé (surtout en retrouvant mon chemin) d'apprécier le décor, l'effort et j'ai souri (il y avait un photographe, je fais déjà assez dur en courant, autant essayer d'aider la cause). J'ai terminé dans un meilleur état psychologique. C'était ridicule de gâcher sa course pour une question de position. Tant mieux pour eux si les autres étaient meilleurs. J'ai quand même pas pris non plus 2h de plus qu'eux.
J'espère vraiment qu'un jour ma petite voix de compétition va arrêter de se comparer aux autres. Je n'arrêterai pas les courses même si je risque encore d'arriver dernière. Il y aura de moins bonnes journées. Je vais travailler fort pour bien exécuter mes courses, ne pas me blesser et réussir à augmenter mes distances. Mais surtout, faire ma course, du mieux que je peux, sans me soucier de la vitesse des autres.
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