La zone Orford des Sentiers de l'Estrie fait partie intégrante du parc du Mont Orford, régie par la SÉPAQ. Ce parc provincial offre une multitude de sentiers et d'activités pour toutes les saisons. Il y a d'ailleurs un très beau camping ainsi qu'une base de plein air familiale. Même si vous êtes membres des Sentiers de l'Estrie, vous aurez besoin du permis journalier pour le parc du Mont Orford, disponible à l'accueil du Cerisier au coût de 8,50$ par adulte. Vous pouvez également vous procurer une carte annuelle d'accès au parc pour 42,50$. Si vous comptez visiter plusieurs parcs différents pendant l'année, il y a l'option de la carte réseau. Cette carte donne accès aux 12 parcs nationaux du Québec pour une période de 12 mois. Elle est disponible au coût de 76,50$.
Vendredi matin, à mon réveil, il tombait des cordes. Comme on ne contrôle pas la température en course, je me suis dit que ça ferait un bon entraînement. Ils annonçaient un dégagement en mi-journée. J'hésitais un peu sur le choix des souliers mais j'ai finalement décidé de porter mes nouveaux Altra Superior 2.0. Je les avais juste mis pour une petite sortie mais je les trouve super confortables et j'avais l'impression qu'ils me donneraient une bonne adhérence sur ce sentier très rocheux. J'essayais aussi mon nouveau Osprey Rev 6 qui est un sac d'hydratation avec un réservoir de 1,5 litres d'eau et un compartiment de 6 litres pour l'équipement. J'avais décidé d'apporter des vêtements de rechange et un petit coupe-vent. J'avais aussi un peu de nourriture et deux gourdes de 500 ml parce que je voulais être certain de ne pas manquer d'eau. C'était une bonne idée car j'ai bu ma dernière goutte à 2 km de la fin du sentier.
Cette section des Sentiers de l'Estrie compte plusieurs sommets: Mont Chauve, Pic de la roche fendue, Pic de l'ours, Mont Alfred-Desrochers et Mont Orford. C'est un 25km avec un dénivelé positif de 1100m par un sentier très technique mais vraiment magnifique. C'est la plus belle section des Sentiers de l'Estrie que j'ai courue jusqu'à présent.
Edith est venue me reconduire à l'intersection de la route 220 et du chemin des Nénuphars vers 9h30 le matin. Le sentier commence par une ascension de 5 km vers le sommet du Mont Chauve. Si vous n'êtes pas encore réveillés, la montagne se chargera de ce détail assez rapidement. Il y a quelques sections horizontales et même quelques courtes descentes avant d'atteindre le sommet mais c'est une partie assez technique avec beaucoup de roches et de racines. En arrivant au sommet, la vue est habituellement superbe. On peut voir la chaîne de montagne qu'on s'apprête à traverser qui surplombe le magnifique lac Stukely. Vendredi matin, tout se perdait dans la brume et les nuages. Il y avait un petit côté mystique, magique. La pluie avait cessé et le temps était frais. Une belle journée pour courir.
À partir du sommet, on peut redescendre par le versant est ou ouest. Le versant est est un peu plus long mais moins escarpé. J'ai choisi le versant ouest. La pluie s'est remise à tomber mais ça ne me dérangeait pas. Avant le départ, j'avais un peu peur de cette pluie mais finalement, j'ai adoré ça. Ça donnait une ambiance différente et c'était très reposant d'entendre les gouttes tomber sur les feuilles. La descente s'est faite rapidement jusqu'à l'intersection pour aller vers le refuge du castor ou la grande halte. J'ai pris à gauche vers le castor et le sentier des crêtes... mais j'ai pris un peu trop à gauche. Je me suis ramassé dans un sentier boueux et non balisé. J'ai réalisé mon erreur rapidement et j'ai rebroussé chemin jusqu'à l'intersection. J'imagine que ma casquette bloquait ma vue car je ne sais pas comment j'ai pu raté le sentier principal, qui est pourtant très bien indiqué. J'imagine que j'étais perdu dans mes pensées.
Cette section tient plus du chemin forestier. C'est large et sans obstacle. L'hiver, c'est une piste de ski de fond à double sens. C'est dans cette partie qu'on traverse la route qui mène au camping et à la plage. Les gens roulent généralement lentement mais faites tout de même attention en traversant. Le refuge du castor se trouve tout près, de l'autre côté de cette route. À partir de là, on parcourt la piste cyclable de la route verte jusqu'à l'escalier du nord qui monte vers les pics et le sentier des crêtes. C'est une belle section, rapide encore une fois, sauf quand on arrête prendre des photos de la petite rivière qu'on traverse à quelques reprises.
En arrivant à l'escalier du nord, c'est là que les choses se corsent. Une montée de plus de 400m abrupte et très technique jusqu'au Pic de la roche fendue. À ce stade, vous êtes environ à mi-chemin dans la traversée du parc du Mont Orford. La montée est ardue mais la vue en arrivant au pic est superbe. Le repos est de courte durée car le sentier monte encore beaucoup jusqu'au Pic de l'Ours qui nous donne un point de vue encore plus beau. C'est un bon endroit pour reprendre son souffle et manger un petit quelque chose.
Le sentier des crêtes se poursuit par la suite avec l'ascension du mont Alfred-Desrochers. J'y ai croisé Jean-Frédéric, qui s'entraîne pour le 160km du Bromont Ultra. Il en sera à sa seconde édition en octobre. Je lui souhaite bonne chance et peut-être nous croiserons nous étant donné que je ferai le 55km. Toute cette section est très rocheuse et vous aurez parfois besoin de vos mains pour grimper et descendre. Le soleil commençait à montrer son nez et les roches avaient commencé à sécher. Les Altra m'ont donné une bonne adhérence.
On finit par déboucher sur une piste de ski du Mont Orford: La Grande Coulée. C'est maintenant une ascension brutale dans le gazon et le gravier vers le sommet du Mont Orford. C'est là que je me suis rendu compte que je ne suis pas aussi en forme que j'aimerais. C'est sûr que j'avais déjà 19km dans les jambes mais j'ai dû faire deux pauses en montant car j'avais l'impression que le coeur et les poumons allaient m'exploser. Et je ne parle même pas de monter en courant, juste en marchant. J'ai couru dans la dernière section qui est beaucoup moins à pic mais j'étais très heureux d'arriver au sommet.
Les cinq derniers kilomètres commencent par la descente d'une partie de la piste 4km du Mont Ortford. Sur le côté droit de la pente, vous verrez une indication pour le sentier du Ruisseau des Chênes. La première partie est une série de petites montées et descentes qui se courent bien. Dans les deux derniers kilomètres, certaines sections sont plus techniques mais ça reste beaucoup plus facile que le sentier des crêtes. À environ 500m de la fin, vous arrivez au ruisseau des chênes que vous suivrez jusqu'à la fin. C'est une des plus belles parties de la traversée avec de nombreuses chutes et cascades.
Ma femme et mes deux garçons sont venus me rejoindre à cet endroit. J'ai fini ma course et je suis remonté avec eux sur environ 500m à un endroit où il y a de longues roches plates et de petits bassins. Ce fut très agréable de me tremper les pieds. Quand j'ai enlevé mes bas, je me suis rendu compte que j'aurais dû les changer quand la pluie a cessé. Mes souliers ont séché rapidement mais pas mes bas. L'état de mes pieds, qui étaient trempés depuis plus de 5 heures, faisait peur. C'est comme ça qu'on apprend. Ils sont revenus à la normal le lendemain de la course.
Est-ce que j'ai aimé les Altra Superior 2.0? Je les ai adorés. Dans les deux sections précédentes des sentiers de l'Estrie, j'ai pris quelques bonnes fouilles avec mes New Balance qui n'offraient aucune adhérence dès qu'il y avait un peu d'eau. C'était tout le contraire avec les Altra. J'ai aussi découvert que les rock plates qui s'insèrent dans les souliers sont une vraiment bonne idée. C'est une genre de semelle rigide intermédiaire qui se glisse à l'intérieur du soulier, sous la semelle normale. Elle protège le pied des roches pointues sur lesquelles on court. Pour un endroit technique comme le sentier des crêtes, elles ont sauvé mes pieds de biens des maux. Après 25km de roches, j'aurais peut-être apprécié un peu plus d'absorption. Mes prochains Altra seront peut-être des Lone Peak ou des Olympus qui ont une semelle un peu plus épaisse. Je ne sais pas encore car j'adore la légèreté des Superior. Un autre avantage: ils évacuent l'eau et sèchent rapidement.
Cette section des Sentiers de l'Estrie est vraiment magnifique et offre un très beau défi. On peut aussi la diviser en plusieurs parties. La boucle du mont Chauve est d'environ 10km. Le sentier des crêtes à partir du bas de l'escalier du nord est de 7,5km donc un aller retour fait un très bon entraînement de 15km. Il y a un stationnement sur la route 112 pour l'accès au sentier du ruisseau des Chênes. De cet endroit jusqu'au sommet du Mont Orford, il y a 5km. C'est un très bel endroit pour une courte randonnée en famille aussi. Il y a aussi d'autres sentiers dans le parc avec différents niveaux de difficultés, autant pour la course que pour les randonnées familiales.