Mon premier ultra-marathon était le 55km du Bromont Ultra en 2015. L'année suivante, j'ai été bénévole pendant la nuit au ravito principal. L'an dernier, j'y suis allé pour prendre des photos et faire un vidéo mais j'ai fini par *pacer* mon ami Eric McGee. Cette année, j'étais en charge du ravito P5, le premier sur le parcours du 55, 80 et 160. À chaque fois, c'était le fun mais cette année fut tout de même particulière.
Premièrement, je lève mon chapeau à l'organisation de la course. On se doute toujours un peu de la quantité de temps nécessaire pour la création d'un événement pareil. Je n'avais aucune idée de l'ampleur du travail réalisé derrière. Je n'ai assisté qu'à deux rencontres ayant trait aux ravitos mais j'ai lu les comptes rendus des réunions du comité organisateur. C'est incroyable comme ces gens-là investissent du temps (et du coeur) dans cette course. Je vous rappelle que ce sont tous des bénévoles. Des heures et des heures et des heures en préparation. Plusieurs jours et nuits à l'approche de l'événement. Malgré tout ça, toujours le sourire et la bonne humeur quand on a une question. Ces gens du comité organisateurs ont été sur place toute la fin de semaine, et souvent toute la semaine précédente. Je pense à Richard qui s'occupait du stationnement mais qui, pendant la nuit, était sur le transport et l'approvisionnement pour combler un manque de bénévoles. Je pense à Catherine qui a géré l'approvisionnement de toutes les stations de ravitaillement pendant les 34 heures de la course. Une des jobs les plus stressantes selon moi. Je pense à Guylaine, forte comme un rock et d'un calme incroyable au médical. Gilles et Karine qui sont évidemment partout. Le pauvre Martin que j'ai réveillé à 4h du matin pour trouver qui rejoindre pour un transport. Étienne qui a fait tant d'heures en préparation et que j'ai croisé à la tente principale après avoir terminé mon travail, toujours avec le sourire et le goût d'aider. Sophie s’est occupée du bien-être des bénévoles comme une petite maman. J'espère que vous me pardonnerez d'oublier pleins de gens parce que mon nombre d'heures de sommeil fut très limité dans les derniers jours. Je vous parle juste de ceux avec qui j’ai été en contact direct pendant la course mais il y en a plein d’autres.
Je dois ensuite remercier ma gang de bénévoles du P5. Prendre en charge un ravito, c'est une grosse commande, avec un bon niveau de stress, mais je crois qu'une de mes forces est de savoir bien m'entourer. Je savais en partant que je pourrais recruter de bons bénévoles pour m'aider. J'avoue avoir eu des craintes en voyant que des personnes que je voulais avec moi (allo Fanny) couraient le 80km. J'ai eu la chance d'avoir des gens d'expérience pour partir la journée, comme Audrey et Réjean. Michèle s’est aussi joint à nous avec beaucoup de gentillesse. En fin d'après-midi, mon amie Kathleen est venu me rejoindre pour commencer la soirée. À chaque fois qu'on se voit, j'ai du bon temps et on rit beaucoup. J'ai aussi eu la chance de rencontrer Mia, qui a passé toute la soirée avec nous. Mon amie coureuse Anne est venue nous rejoindre en soirée et a passé toute la nuit avec Edith, Sarah et moi. Si vous cherchez une chef d'équipe pour un 100 miles à un moment donné, je vous recommande fortement Anne. C'est une maman qui s'occupera de vous avec gentillesse et un sourire constant mais qui n'hésitera pas à vous botter le derrière pour vous faire avancer. Amélie s'est joint à nous dans la soirée et au petit matin dimanche, le tout après avoir fait la course des couleurs au Mont Ste-Anne samedi matin et couru avec une amie en après-midi à Québec. Merci évidemment à ma fille Sarah qui est toujours efficace dans un ravito. Elle est tombée de fatigue et s'est endormie sur une chaise vers 3h du matin. La relève est arrivée à 5h, beaucoup plus éveillée que nous. Ça a fait du bien de voir arriver Nathalie et Isabelle. Encore une fois des gens d'expérience. Kathy est aussi revenue nous donner un coup de main après avoir vu son chum prendre le départ du 80km, même si je n'avais pas de Dry Martini à lui offrir ;). Vers 8h, ce fut au tour de Jérémy, Kevin et Roxanne de venir en renfort. Jérémy a pris la relève avec brio au timing des coureurs. Kevin est toujours plein d'énergie qu'il m'a transmise. Pauvre lui, il a dû se taper mon bavardage continuel. Je ne connaissais pas Roxanne mais elle est d'une efficacité incroyable. Elle était partout! Je garde la personne la plus importante pour la fin. Sans Edith, ça n'aurait pu se dérouler aussi rondement au ravito. Elle savait où tout était, elle me disait ce dont on avait besoin pour que je communique avec Catherine à l'approvisionnement et elle s'occupait de tous nos amis bénévoles. Un énorme merci à toute ma gang qui a fait du ravito P5 un succès. Je crois qu'on a fait une bonne impression et j'espère vous compter parmi nous l'an prochain.
Merci aussi aux bénévoles des autres services que j’ai eu l’occasion de croiser et qui nous ont rendu la vie facile. Je pense entre autre à mon ami Jean-Daniel qui a décidé de s’impliquer au niveau des transports alors qu’une blessure l’empêchait de prendre le départ. Il est venu souvent nous visiter mais je ne suis pas encore certain si c’était pour ramener des coureurs ou venir manger des pancakes. :P
J'aimerais ensuite dire merci à tous les coureurs. Tous, sans exception, ont été super gentils. Certains sont passés en coup de vent, d'autres ont profité du buffet plus longtemps et certains ont dû s'arrêter chez nous. Certains nous ont marqué par leur bonne humeur et leur niveau d'énergie, comme le gars du 80 vantant la superbe vue au sommet de Bromont. Ça nous a bien fait rire. Ça peut être très long comme bénévole dans un ravito alors quand vous avez des clowns qui disent des niaiseries en passant, ça aide beaucoup. Chaque petit merci aide aussi même si on n'est pas là pour ça. Je dois mentionner la détermination de mon ami Jacques, tellement gelé qu’il avait de la difficulté à changer ses vêtements pendant la nuit à notre ravito. Ça ne l’a pas empêché de repartir, sans jamais pensé abandonner. La présence de sa famille qui s’occupait toujours de lui est aussi inspirante.
S'occuper d'un ravito, c'est aussi voir une gamme incroyable d'émotions. Des rires et des larmes, de la joie et du désespoir. La détermination de certains est tellement motivante. C'est incroyable. J'encourage tous les coureurs à faire du bénévolat pour un événement. Ça permet évidemment de voir l'autre côté de la médaille et de donner au suivant. Ça permet aussi d'apprendre beaucoup de choses qui pourraient vous être utiles dans une prochaine course.
Ma plus grande joie, évidemment, c'est de voir mes amis, anciens et nouveaux, passer au ravito. Voir arriver Fanny, David et Dominic, avec le gros sourire, c'est tellement le fun. Ça rassure sur la nature humaine de voir ces trois amis, qui passent tellement de temps ensemble à l'entraînement, décider de faire 80km ensemble. C'est magique. D'entendre Richard, aux petites heures du matin, chialer qu'il n'y a même pas de sirop pour les pancakes, ça fait rire et ça redonne de l'énergie, surtout quand ça fait plus de 24 heures que vous êtes debout. De voir d'autres amis, en pleine course, arriver au ravito et me féliciter de ma course de cet été avant même que je leur demande de quoi ils ont besoin, c'est juste incroyable. Le monde du trail et de l'ultra m'étonnera toujours. On parle trop facilement d'une famille mais je peux confirmer que c'est un terme qui n'est pas lancé en l'air. L'esprit de famille est indéniable et est une des raisons majeures qui m'amène à m'impliquer dans des événements quand je ne les cours pas.
Je tiens à féliciter tous mes amis coureurs pour avoir pris le départ. Sachez que c'est la partie la plus importante. On ne peut pas avoir le contrôle sur ce qui va se passer pendant la course. Le corps peut parfois nous lâcher. Parfois, c'est le mental qui nous laisse tomber. Mettre le pied sur la ligne de départ, c'est ce qui demande le plus de courage et , soyons franc, le plus de stupidité aussi. Alors félicitations à tous mes amis qui, en général, ne sont pas totalement sains d'esprit.
Je vais quand même prendre quelques minutes pour vous parler de mon ami Yann avec qui j'ai passé pas mal de temps à jaser la semaine dernière. Il a été mon partenaire pour mon entraînement le plus important cet été, lors d'une longue sortie à Orford. Je me doutais que l'idée d'allonger la distance l'intéressait depuis quelques temps. Yann est un gars en forme: prof d'éducation physique au secondaire, coach de basket, coureur, amateur de vélo de montagne. Il avait déjà fait quelques courses de 80km. Depuis deux semaines, l'idée de faire le 160km du BU lui trottait continuellement dans la tête. On en a jasé, il m'a demandé des conseils et m'a posé des questions sur ma course. Il a dû changer d'idée des dizaines de fois par jour dans la dernière semaine. Il s'est finalement inscrit, à 6 heures du matin, une heure avant de prendre le départ. Il m'avait dit vouloir faire la course en mode randonnée. Je savais bien qu'il en était incapable. D'ailleurs, David, Fanny et moi nous sommes payés sa tête alors qu'il était dans le top 20 en passant à mon ravito. On repassera pour le mode randonnée. En repassant à mon ravito, j'ai eu droit à "c'est le plus beau jour de ma vie" dans le ton sarcastique que Yann maîtrise parfaitement. Sarah lui a servi la phrase qu'il lui a dit comme prof d'éduc en secondaire 2: N'oublie pas que la douleur est éphémère mais que la fierté est éternelle. Je connais un gars qui a toutes les raisons d'être très fier de lui ce matin car il a complété son premier ultra-marathon de 160km en terminant en 21ème position malgré des conditions météo misérables pendant la nuit. On est très fier de toi Yann. Je parlais d'Anne qui ferait une très bonne chef d'équipe. Je peux aussi dire que je te prendrais n'importe quand comme pacer.
Encore une fois, merci à tous ceux, de près ou de loin, impliqués dans l'organisation du Bromont Ultra. Merci à tous les coureurs, leurs amis et leur famille. Ce fut encore une fois une super belle expérience.