L'an dernier, je me suis fixé comme objectif de courir un ultramarathon de 100 miles pour mes 50 ans (160km). J'aurai 50 ans en 2018. Ça me laissait au moins deux ans et demi pour préparer ce projet. Comment cette idée de fou m'est venue?

Historique de course

J'ai commencé à courir à l'été 2012 pour me remettre en forme. Pour être certain de ne pas abandonner, Edith et moi nous sommes inscrits au 5km du marathon de Magog, à la fin du mois d'octobre. Résultat: 30m42s. Rien d'extraordinaire mais j'avais réussi à maintenir l'entraînement et finir ma première course. Je commençais aussi à aimer ça.

En mars, je courais mon premier 10km et en mai, mon premier demi-marathon. J'en ai fait trois cette année-là dont un avec ma femme, son premier, pour notre anniversaire de mariage en septembre 2013. J'avais un ami (allo Dany) qui s'entraînait pour son premier marathon. Il me disait que ce serait ma prochaine étape. Ça me faisait rire et je le traitais de malade de vouloir courir aussi longtemps. Je lui disais que le demi me satisfaisait amplement.

En mai 2015, le demi-marathon de North Hatley fut une de mes pires courses à vie. Il faisait chaud, j'avais travaillé tard la veille, j'avais mal dormi et j'étais négatif en partant. Je n'ai pas eu de fun. Trois jours plus tard, je proposais à Edith de faire un marathon pour notre anniversaire de mariage. Ne cherchez pas à comprendre comment mon cerveau fonctionne. J'ai moi-même abandonné. Nous avons augmenté le volume d'entraînement et la course est devenue une obsession à ce moment là.

La genèse de l'idée de fou

Quelques semaines plus tard, je suis allé courir en sentier pour le fun. J'ai accroché tout de suite. Ça me rappelait mon enfance car j'ai grandi en courant dans le bois et sur des roches. J'ai découvert le monde de l'Ultra en écoutant des podcasts et en assistant à une conférence de Sébastien Roulier. À ce moment là, je me suis dit que ce serait cool de faire un 50 pour mes 50 ans. Je n'avais pas encore décidé si ce serait 50km ou 50 miles. J'avais 47 ans et donc plusieurs années devant moi.

Au mois d'août 2015, un peu moins de deux mois avant notre premier marathon, je regardais le site du Bromont Ultra et j'ai appuyé sur le bouton à côté du 55km. J'étais inscrit à mon premier ultra qui aurait lieu deux semaines après mon premier marathon. Malgré la stupidité de la chose, tout s'est bien déroulé et j'ai terminé mon premier ultramarathon en un peu plus de neuf heures. Parfois, après un défi de ce genre, on se dit: plus jamais. Dans mon cas, ce fut: à quand le prochain et quelle distance?

J'avais un problème. Je ne pouvais plus viser un 50k pour mes 50 ans. Même 50 miles, je trouvais que ce n'était pas assez. C'est là que la décision s'est prise. En 2018, année de mes 50 ans, je courrais mon premier 100 miles.

Le chemin parcouru

Cette année, j'ai fait trois ultramarathons: Le Peak Ultra (Vermont), l'UTMA (Gaspésie) et Harricana (Charlevoix). Une blessure a retardé ma préparation en début d'année mais ma saison s'est, somme toute, bien passée. En fait, le 65km d'Harricana a été la course qui s'est le mieux déroulée: j'ai fini en force et ma stratégie d'alimentation pendant la course fut parfaite.

J'ai fait beaucoup de randonnée en montagne cette année et ça m'a aidé dans les ultras. Malgré les blessures, je terminerai l'année avec environ 2300km de course. J'ai pris sept semaines de repos actif après Harricana pour pouvoir soigner mes petits bobos. Je courais quand même mais de petites distances et à faible intensité. J'ai repris officiellement l'entraînement il y a cinq semaines et ça va de mieux en mieux. La vitesse est meilleure, la force et l'endurance aussi.

Ce qui s'en vient

Je compte augmenter beaucoup le volume d'entraînement en 2017. Je ferai ça sagement, graduellement. Mon plan est fait jusqu'à l'automne prochain mais évidemment, rien n'est coulé dans le béton. Un plan d'entraînement doit rester vivant et pouvoir évoluer. Au programme, pour l'instant, il y a le 45km de l'UTMA au début juillet et le 135km de l'UTBdM en septembre. Il y aura peut-être d'autres courses qui s'ajouteront mais ce sont les deux ayant le plus d'importance pour moi. Mes deux courses "A".

La marche est énorme pour le 135km. La distance la plus grande que j'ai fait jusqu'à présent est de 65km. Je n'ai aucun doute sur ma capacité mentale à terminer cette course mais il faudra que je travaille fort pour amener le physique jusque là. Tout ce que j'apprendrai durant cette année me sera très utile pour le 100 miles de mes 50 ans.

Plusieurs défis, outre la distance, seront nouveaux pour moi. Le plus important sera d'apprendre à courir la nuit. Ma seule expérience à ce niveau, c'est une boucle du Pandora avec deux amis l'été dernier. Je devrai prendre mon courage à deux mains et m'habituer à courir seul, la nuit. J'ai déjà plusieurs idées en tête de ce côté.

Un autre défi, le temps sur mes pieds. Je n'ai franchement aucune idée du temps que ça me prendra pour parcourir 135km mais ce sera probablement plus de 24h. J'ai d'ailleurs hâte de voir les temps limites pour la course, histoire de me stresser encore plus. Pour travailler ça, je compte faire plusieurs longues randonnées l'an prochain. Je pourrai aussi combiner entraînement de nuit et longue randonnée.

UTMA 2016

UTMA 2016

La course

Quelle est la course que j'ai choisie pour mes 50 ans? Aucune pour l'instant. Ce que je peux dire, c'est que je ne la choisirai pas parce que c'est un 100 miles "facile" (même si ça n'existe pas vraiment). Je crois qu'une course est plus facile (mentalement), mais surtout plus agréable, si le parcours nous motive. Pour moi, ce sera donc une course avec un beau parcours en montagne. J'ai déjà quelques idées en tête comme le 165km de l'UTMA, Zion ou Bighorn mais j'ai encore le temps de choisir et de fouiller pour trouver de belles courses.

Je vous propose de vous emmener avec moi dans ce projet fou. De temps en temps, je vous raconterai comment ça se passe à l'entraînement: la motivation, les bons et les mauvais coups et le choix de ma course. J'espère que ça vous intéressera et vous motivera à faire des projets de fous. On ne vit qu'une fois après tout. 

Chaîne présidentielle, White Mountain National Forest

Chaîne présidentielle, White Mountain National Forest

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