Mon fils et moi, on se ressemble sur plusieurs points. On aime la bonne nourriture, si possible en buffet. On a de la difficulté à vivre le moment présent sans s'inquiéter du lendemain et on n'aime pas trop les foules. Là où on se ressemble moins, c'est sur l'effort physique. Avoir le goût de mourir parce que c'est trop intense ce n'est pas dans ses activités favorites.

J'aime le fait que mon garçon soit différent, sensible et intelligent mais ça vient avec un goût moins prononcé pour bouger. Par contre, il a accepté à plusieurs reprises de courir des 1km. Probablement pour la médaille, les cadeaux et le lunch d'après course. Et aussi le bonheur d'entendre l'annonceur le nommer à l'arrivée. Je le sais car c'est ce que j'aime aussi... Chaque fois, il s'améliore.  Il a commencé en marchant souvent, puis en le faisant complètement à la course. 

Cette année, sa soeur a décidé de faire un 5km au Défi Félix Deslauriers-Hallé. Il a dit oui pour un 3,5km. Sarah l'avait fait à son âge. Vive l'orgueil. C'était important pour moi de le faire avec lui. Normalement, c'est pour le pousser un peu. Mais aussi parce que la cause de la course me touche. Je vous laisse lire un peu mais non seulement on bouge en famille mais on transforme un événement malheureux en quelque chose de positif. Je crois que c'est une belle leçon pour les enfants aussi. 

Raphaël était pas mal stressé. Il voyait le Lac des Nations et se demandait comment il allait faire. Je lui ai promis qu'il pouvait marcher tant qu'il le voulait. Je me suis parlée et me suis promise de respecter son rythme et de m'assurer qu'il s'amuse. Non seulement il a couru tout le long avec seulement une mini-pause pour l'eau, mais il a parlé  tout le long. Un vrai Côté finalement. Un moment où je lui demandais s'il était fatigué et s'il voulait arrêter,  il m'a dit que oui, il était fatigué mais que papa lui a dit que la course c'était aussi mental, pas seulement physique alors il voulait continuer.  J'étais non seulement fière de ne pas avoir eu à le pousser, j'étais heureuse de le voir fier de lui. Il s'est fait encourager par des bénévoles  à coup de "Lâche pas mon homme!" et par Sébastien Roulier, pendant la course et à l'arrivée.  Il a compris maintenant pourquoi on aime tant les courses son père et moi.

Pour certains enfants, ce n'est rien. Mais pour nous, c'est un pas de géant. Chacun ses objectifs,  chacun ses défis. 

 Je ne sais pas s'il deviendra un coureur un jour mais j'ose espérer qu'il continuera à essayer d'évoluer et repousser ses limites et surtout, bouger.


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